Histoire

Depuis le 18e siècle
Château du Bourg-Saint-Léonard

Château du Bourg-Saint-Léonard

 

Le château du Bourg-Saint-Léonard est une majestueuse demeure du XVIIIe siècle située dans le département de l’Orne, en Normandie. Classé aux monuments historiques, il se trouve à proximité de la forêt de Gouffern, dans la commune de Gouffern en Auge.

Historique

Le domaine remonte à l’époque des seigneurs du Barquet, qui possédaient un manoir entouré de douves et agrémenté de chapelles. En 1756, Jules-David Cromot acquiert la propriété et entreprend la construction d’un nouveau château plus en phase avec sa richesse et ses ambitions. Il fait raser l’ancien manoir et le village environnant pour édifier le château actuel entre 1763 et 1767, avec l’aide de l’architecte Alexandre Gérard Vermut.

Le château et ses jardins

Le château est un bel exemple de l’architecture classique de la fin du règne de Louis XV, avec un intérieur orné de mobilier et de tapisseries d’époque. Le domaine comprend également une orangerie, des écuries, ainsi qu’un vaste parc de 64 hectares, agrémenté de statues et d’un bassin bordé de tilleuls.

Un domaine historique préservé

Le domaine a connu plusieurs propriétaires illustres, tels que le baron Jules-David Cromot et ses descendants, avant d’être cédé à la commune en 1954. Depuis lors, il est ouvert au public. 

Protection aux monuments historiques

Le château ainsi que ses dépendances et jardins sont protégés au titre des monuments historiques depuis 1942. Ce site remarquable conserve encore aujourd’hui son mobilier et ses décors d’origine, témoins précieux de l’art de vivre du XVIIIe siècle.

Le Château du Bourg-Saint-Léonard, situé en Normandie, se trouve en bordure de la route reliant Argentan au célèbre Haras du Pin. Cet édifice élégant, construit sous le règne de Louis XV, incarne parfaitement le raffinement du XVIIIe siècle. Il s’étend entre une cour d’honneur majestueuse et un parc à l’anglaise qui s’ouvre sur la forêt de Gouffern, offrant une atmosphère bucolique typique de l’époque des Lumières.

L’histoire du Château du Bourg-Saint-Léonard

Le château a été commandé par Jules David de Cromot, un homme d’esprit et de talent qui a occupé des postes influents dans l’administration royale. Né en 1725, Jules David de Cromot est issu d’une famille notable de la région d’Avallon. Fils d’un officier anobli en 1761 pour services militaires, il se distingue comme premier commis du Contrôle général des Finances. En 1751, il épouse Rose Sophie Baudon, fille d’un fermier général, qui lui apporte une dot importante. Ensemble, ils forment un couple moderne et ambitieux, incarnant l’élite parisienne.

L’acquisition du domaine

En 1756, Jules David de Cromot acquiert le fief du Bourg auprès de la marquise de Vassy. À cette occasion, Louis XV érige le fief en baronnie, ce qui témoigne de l’influence grandissante de Cromot. Le domaine du Château du Bourg-Saint-Léonard comprend à cette époque un vieux château, des fermes et un vaste territoire forestier. Ne trouvant pas le château à leur goût, les Cromot décident de faire raser l’ancienne bâtisse et de reconstruire un édifice plus moderne et élégant.

Le nouveau château

Les travaux, supervisés par l’architecte Alexandre Gérard Vermunt, débutent en 1763 et s’achèvent pour l’essentiel en 1768. Le château du Bourg-Saint-Léonard présente une architecture harmonieuse, avec une façade néoclassique qui s’ouvre à l’arrière sur un parc à l’anglaise descendant vers un étang. La forêt de Gouffern, qui borde le domaine, s’étend sur près de 400 hectares, renforçant l’aspect majestueux de la propriété.

Un cadre de vie raffiné

Le château, de plan rectangulaire, s’élève sur deux niveaux principaux et un attique. La composition de l’édifice est équilibrée par trois avant-corps, dont un central et deux latéraux. Les combles sont dissimulés par une balustrade à l’italienne ornée de vases sculptés, et la façade arrière se reflète dans une pièce d’eau, ajoutant une touche pittoresque au paysage. À l’entrée du château, deux lions de pierre veillent sur l’allée centrale menant à la grille, symboles de grandeur et de vigilance.

Le rôle de Jules David de Cromot

En 1771, Jules David de Cromot est nommé surintendant des Bâtiments, des Finances, des Arts et des Jardins du comte de Provence, le futur Louis XVIII. Ce poste prestigieux renforce sa position au sein de la cour et lui permet d’étendre le domaine du Château du Bourg-Saint-Léonard. Passionné de chasse à courre, Jules David et son épouse organisent régulièrement des réceptions fastueuses et invitent des artistes renommés à séjourner au château. Parmi les hôtes illustres, on compte le poète Florian, petit-neveu de Voltaire.

L’héritage de Mme de Forceville

Après la mort de Jules David de Cromot en 1789, son domaine est hérité par ses fils, qui émigrent durant la Révolution. Le château connaît ensuite plusieurs propriétaires, mais il entre dans une nouvelle ère de prospérité avec Constant de Forceville, qui l’acquiert en 1879. Sous l’impulsion de son épouse, Hélène Duruflé, le château retrouve son faste. En 1942, Hélène parvient à faire classer le château au titre des Monuments historiques, assurant ainsi sa préservation.

À sa mort en 1954, Hélène lègue le domaine à la commune avec pour mission de préserver son caractère artistique. Aujourd’hui, le Château du Bourg-Saint-Léonard continue d’accueillir des visiteurs pour des événements culturels, des visites guidées, et des activités en plein air, perpétuant ainsi l’héritage de ses propriétaires.

Conclusion

Le Château du Bourg-Saint-Léonard, à la fois élégant et chargé d’histoire, incarne la grandeur de l’époque des Lumières et le raffinement aristocratique. Son architecture harmonieuse et son parc à l’anglaise offrent aux visiteurs un cadre enchanteur, marqué par l’esprit des propriétaires qui l’ont façonné.